C5c165b040791aafc55a79bd82e90a5ee377bcd7
89a3e6e56e2ae67faa148402436c7b622af0d732
Fermer
expos

Trésors - L'Amérique latine, ossuaire des disparitions forcées

Trésors - L'Amérique latine, ossuaire des disparitions forcées  (2022)
Sous la forme d'une installation artistique, l'exposition Trésors provoque une réflexion sur la violence de la disparition, sur la représentation des absents et sur la construction d'une mémoire collective.

En Amérique latine, la disparition forcée de personnes est utilisée en tant que système répressif depuis les années 1960. Ces disparitions s’apparentent au crime parfait : pas de victime, donc pas de coupable ni de délit.

 

L’artiste-photographe Zahara Gómez en a fait le sujet de recherche de sa pratique artistique. Elle accompagne des collectifs de femmes (mères, épouses, sœurs, filles) qui ont décidé de parcourir des territoires immenses où ont été localisées des fosses communes. Le but ? Retrouver leurs “trésors”, ces ossements qui peuvent être identifiés et restitués aux familles, qui peuvent alors entamer leur processus de deuil.

 

Sur base d’archives, de témoignages et de photographies, Zahara Gómez cherche depuis plusieurs années à tracer une carte des disparitions forcées en Argentine, au Guatemala et en Colombie. Un travail qui se poursuit au Chili et au Mexique. Dans ce dernier pays, la disparition forcée n’est pas apparue dans un contexte de dictature ou de guerre civile, mais résulte d’une politique étatique défaillante contre le trafic de drogue, qui a entraîné à ce jour  entre 50 000 et 100 000 disparitions.

 

L’artiste capte aussi la solidarité et l’amour portés aux disparus, notamment dans la série de photographies Recetario para la memoria : mères, épouses, sœurs ont préparé le menu favori de leur disparu. Les tacos pour José, les gorditas pour Gilberto, le pozole pour Camilo. Des plats immortalisés dans un livre de recettes, vendu au profit d’un collectif de familles de disparus.

Publié le 07/06/2022