On s'en va
La communauté dépeinte est persuadée qu’il lui est impossible de continuer à vivre là et comme ça. Les personnages éprouvent de fortes envies d’ailleurs, pris au piège, qu’ils sont, de leur réalité minée par la déception. La seule destination qu’ils atteindront est la mort, lors d’un voyage qui n’aura rien d’héroïque. Cette conviction se répand dans de nombreux pays. Certains sont forcés de s’enfuir, d’autres étouffent sur place et ne voient d’autre solution que de partir, d’émigrer. Cependant, une chose leur échappe : très vite, leurs désirs se dévêtent de leur côté tragique et les font sombrer dans le ridicule et le désespoir. Dans cet univers qu’il connaît bien, Warlikowski injecte des émotions neuves, récemment éprouvées, et sublime le sourire désenchanté de Levin.
Publié le 04/01/2019