Artiste invitée : Carmen Groza
Recourant rarement à la figuration, des éléments réalistes viennent tout de même se greffer ça et là, sur l'expression gestuelle. Afin de se rapprocher de l’essentiel, elle choisit de réduire sa palette au noir, au blanc et à une gamme de gris issue de mélanges. Ainsi libérées des séductions et des facilités offertes par la couleur, les œuvres de Carmen Groza laissent toute la place aux moyens graphiques et tout le poids de leur signification est porté par le trait et la forme.
L’artiste utilise la technique de la haute lice qui mêle tradition et transgression. Elle suit, de cette manière, la voie d’une modernité naturelle en accord avec la réalité qu’elle constate.
Arrivée en Belgique en 1982, Carmen Groza a collaboré avec La Fondation de la Tapisserie, des Arts du Tissu et des Arts Muraux (aujourd’hui TAMAT) de 1984 à 1988 en tant que licière. Cette expérience nouvelle de la lice lui a permis de porter un nouveau regard sur la tapisserie.
« Tisser un carton qui n'était pas le mien, a été un exercice vraiment particulier. Abandonner sa propre personnalité était une évidence. Position paradoxale, car mon rapport à cette image était subordonné à la discipline de l'interprétation. C'est d'ailleurs cette collaboration qui a déclenché les interrogations sur mon statut, sur ma vision de la tapisserie et sur mes projets futurs. Cette parenthèse de 4 ans m'a permis de remettre en question mon propre travail de création, de tout revoir.
L'important n'est pas de réussir, mais de relever le défi. »
Publié le 17/05/2021