Wooden Shjips
Quelques notes répétées en boucle, des nappes de fuzz, voix germée dans le coton, chez Wooden Shjips on ne cache pas son pedigree. Ici, le 13th Floor Elevator s'est introduit par effraction dans la Factory pour se téléporter au XXIème siècle. Dans le micro-ondes, le psychédélisme a perdu quelques molécules hippies et gagné en noise mutante. Depuis 2003, Ripley Johnson et sa « famille » tendent un arc électrique entre le New-York du Velvet et Suicide et le San Francisco freak et garage. Chaque production discographique est une variation hypnotique sur des belles plages faussement répétitives aux grains de sable authentiquement grinçants. Tantôt épique tantôt racée, la musique de Wooden Shjips ne prétend pas révolutionner le rock et encore moins conquérir la planète. Hors du temps, ce répertoire fantomatique a quelque chose d'effrayant dans sa détermination entêtante. En multipliant ces anneaux, ce ver trolle notre conscience musicale pour inoculer son virus addictif. Finalement, pour votre bien on ne devrait pas vous inciter à découvrir de toute urgence ce groupe toxique.
Publié le 30/10/2016