Un été fleuri à Namur

Du Moyen-Âge au XIXe siècle, le parcours fleuri est organisé chronologiquement entre les trois musées. Au TreM.a – musée des Arts anciens, les fleurs se révèlent tout d'abord apprivoisées. En effet, depuis l'Antiquité, les hommes s'intéressèrent aux fleurs avant tout pour leurs vertus médicinales et thérapeutiques, détaillées dans des traités précis et illustrés. Petit à petit, ces illustrations se font plus réalistes, puis dans la seconde moitié du XVIe siècle naît la botanique moderne : on étudie les fleurs pour elles-mêmes, afin de connaître la nature dans sa diversité. En parallèle, au Moyen-Âge, les fleurs revêtent une forte symbolique et sont omniprésentes dans les représentations religieuses et profanes. Ainsi dans un exceptionnel et minuscule diptyque en ivoire, prêté par le Louvre, la Vierge jaillit d'un lys, symbole de pureté et de chasteté. Le parcours se conclut avec l'évocation de l'introduction des fleurs dans le quotidien, sur tous les objets courants.

Au musée des arts décoratifs, aux Bateliers, le parcours se fait plus léger et contemplatif. Les fleurs, cette fois-ci plaisantes, s'étalent dans cette belle demeure du XVIIIe siècle sur les papiers peints, les boiseries, les stucs, les sièges, la vaisselle... Des œuvres contemporaines dialoguent avec les éléments anciens au cœur d'une exposition pensée comme « un moment de plaisir et de divertissement ».

Dernier volet de ce triptyque floral, le Musée Rops présente les fleurs lascives du XIXe siècle. L'exposition trouve tout son sens en ces lieux, Félicien Rops, comme de nombreux bourgeois de son temps ayant développé une véritable passion pour la botanique. Etroitement liées au monde féminin, les fleurs et leur symbolique ont passionné les artistes de la fin du siècle, tel Fernand Khnopff. Elles leur ont permis de déployer leurs différentes visions de la femme, depuis l'être innocent et fragile jusqu'à la créature dangereuse voire maléfique, tout en évoquant le caractère éphémère de leur beauté. Le caractère esthétique des fleurs trouva également toute sa place dans les arts décoratifs et la publicité alors en pleine explosion.

Ici et au TreM.a, deux très belles installations de Thierry Boutemy, fleuriste connu pour ses réalisations dans le Marie-Antoinette de Sofia Coppola, devraient surprendre et enchanter les visiteurs.