Tintin au pays des Soviets, pour ou contre la colorisation ?

Tintin au pays des Soviets est le premier album conçu par le dessinateur Hergé en 1930, édité en noir et blanc. Tintin, accompagné de son fidèle compagnon Milou, part réaliser un reportage à Moscou sur l'URSS et son régime politique. S'ensuit une cascade de courses poursuites à en être essoufflé.

La colorisation de Michel Bareau, directeur artistique des Studios Hergé et ancien directeur artistique des éditions Casterman, a été réalisée avec minutie. On remarque un grand respect de la « Ligne Claire » (distinction franche entre les couleurs par des lignes noires de la même épaisseur, typique du dessinateur) et de la colorisation type Hergé, c'est-à-dire des couleurs en aplats, sans aucun effet d'ombre et lumière ni hachure.

L'album engendre deux courants de pensées : l'un ne comprend pas pourquoi il y a autant de discussions autour de ce choix esthétique qui aurait plu à Hergé, l'autre s'insurge de cet effet de style qui ne rentrerait pas du tout dans les critères de colorisation instruit par l'inventeur.

Les réfractaires se révoltent : Hergé n'aurait jamais permis la réédition : il considérait cet album tel une erreur de jeunesse. Mais c'est lui-même qui a désigné sa femme, Fanny Rodwell, comme ayant droit des Aventures de Tintin. Plus aucune décision prise par la direction artistique et validée par Fanny Rodwell ne peut alors plus être contestée...

L'ouvrage reste un chef d'oeuvre en termes de composition et, surtout, le premier album que Hergé a conçu pour les reportages de son personnage fétiche : Tintin !