Comparaison n'est pas raison. Les plus anciens se souviennent du Torhout-Werchter, festival se déroulant sur deux sites distants de 150km mais offrant une programmation identique. Quand Live Nation, géant américain de l'organisation de spectacles et de divertissement, a intégré le festival de Werchter puis le Mainsquare à Arras, on remarqua quelques similitudes organisationnelles et décalques artistiques.

Mais à bien y regarder, les logiques sont différentes. Même si cette année encore le Mainsquare partage une grande partie de son affiche et notamment ses stars avec le Rock Werchter, les différences restent flagrantes. Chez nos voisins belges le site de Werchter , proche de Bruxelles, peut accueillir jusque 340 000 spectateurs sur quatre jours, alors que le Mainsquare « se contente » de 100 000 sur trois dates. Une différence d’infrastructure qui fait que cette année Paul McCartney ou Red Hot Chili Peppers joueront Outre-Quievrin plutôt qu'en bord de Scarpe. Une implantation et un actif historique qui imposent depuis longtemps Werchter dans un rayonnement européen, où le Mainsquare évolue lui dans le haut du tableau des gros festivals nationaux.

Ce positionnement se traduit par une localisation d'une partie des propositions artistiques du Mainsquare. La venue à Arras de Louise Attaque, Mass Hysteria, Birdy Nam Nam, Les Insus, LEJ, Nekfeu... vise clairement le grand public hexagonal avec même un supplément découverte, y compris locale avec le rock de Cayman Kings (Lille), le rap de Cardi (Lens), Evrst (Lille) ou le duo qui monte A-Vox (Carolomacérien-lillois, lire notre interview).

Pour le reste Jake Bugg, Iggy Pop, Disclosure, Offsprings, Struts, Editors... seront dotés du don d’ubiquité. On signalera quand même que le Rock Werchter offre une affiche plus pointue à l'ombre de ses géants et qu'il reste encore des places pour ce festival généralement sold-out.