Si on connaît bien à Lille et en Région la carrière musicale de Jean-Claude Casadesus, ce « joueur d’orchestre » sans qui l’orchestre national de lille qu’il a fondé en 1976 n’aurait pas la place qu’il occupe aujourd’hui dans le paysage régional, national et international, on ne sait pas grand chose de l’enfance et de la jeunesse de celui qui a consacré sa vie à « escalader les pics himalayens du répertoire ». Jean-Claude Casadesus, le doyen des chefs en exercice en France à la tête d’un orchestre, a plongé dans sa mémoire et s’est prêté au jeu de l’entretien autobiographique avec le musicologue Frédéric Gaussin en pensant au témoignage qu’il laisse à ses petits enfants. On y apprend donc que la « nichée de saltimbanques » dans laquelle est né le petit Jean-Claude à Paris vient de Figueras en Catalogne mais aussi de Moldavie, que son grand-père altiste s’intéressait à la musique ancienne au point de jouer de la viole d’amour et de fonder en 1909 la « Société des instruments anciens », une première à l’époque ou que le Paris de l’après-guerre fut un merveilleux terrain de jeu pour le jeune timbalier qui fréquentait Pigalle, jouait dans des orchestres de variétés, accompagnait Piaf et Brel et se passionnait pour le jazz en faisant le bœuf avec Lester Young au Blue Note.

De l’instructeur-tambour au Bataillon de Joinville au musicien d’aujourd’hui, il y a l’épaisseur d’une vie faîte de passions « à la poursuite de la lévitation émotionnelle ».