En 1988, les frères Laurent et Jérôme Bultot commencent à faire de la musique et sont rejoints par Stéphane Pétoux au saxophone en 1991. L'acte de naissance du groupe sera l'enregistrement d'un premier EP auto-produit en 1993. Alors que la musique grunge se popularise, le groupe propose un rock festif et moins dépressif, à base de rythmiques (guitares, basse, batterie) et de cuivres (trombone, saxophone, trompette), sur des textes en français. Sept albums studio suivront jusqu'en 2013 au fil d'une belle carrière.
Sur plus de 500 dates, le groupe s'est notamment produit sur les scènes du Zénith et du Nouveau Siècle de Lille, ou encore à la Fête de l'Huma deux années de suites. Une production live importante, mais surtout « des moments de rencontres et de partages avec le public et d'autres artistes » précise Laurent Bultot. Une notion de partage qui parcourt toute la trajectoire du groupe. « À géométrie variable », ils n'ont eu aucun problème « à promener leur univers » en première partie de Patrick Fiori ou de Mass Hysteria.
Sollicités par des écoles pour monter un spectacle ou organiser des ateliers chants, c'est l'occasion de « faire découvrir les métiers de la scène (...) mais avec une vraie exigence artistique. Lorsque je croise quelques années plus tard des écoliers qui me disent qu'ils ont continué la musique après cette expérience, c'est très gratifiant » souligne le chanteur. Pareillement, s'ils ont été amenés à produire un spectacle en milieu carcéral, à la prison de Valenciennes en 2006, « les rencontres sont [envisagés comme] humainement enrichissantes ». Le Lézarmonic Tour marque un autre « grand souvenir pour le groupe ». De mars à juin 2007, les Lézard Martien donne une série de 11 concerts avec des harmonies des Portes du Hainaut où le groupe collabore et adapte sa musique au son de ces ensembles. Une tournée qui s'achève en beauté sur le site minier de Wallers Arenberg en compagnie des 12 harmonies rencontrées.
Pourquoi alors arrêter si la scène est autant une source de plaisir ? « On a passé 25 ans à défendre une proposition musicale en essayant d'évoluer et de ne pas se répéter. Au bout de toutes ces années et à sept au sein du groupe, avec certains qui désirent à présent plus de tons rock et d'autres plus de jazz, le renouvellement n'est plus si sûr. On a donc décidé de terminer sur un grand concert ». Un concert évidemment envisagé comme un grand spectacle collectif devant 600 personnes en compagnie du groupe Les Mauvaises Langues et la probable apparition de musiciens des harmonies du Lézarmonic Tour. Le concert se déroulera où s'est achevé ce tour, mais aussi à 20 kilomètres du lieu de naissance du groupe. Une manière de boucler la boucle ? « Je n'y avais pas pensé mais c'est vrai, c'est un peu une manière de regagner ses pénates ! » conclue Laurent Bultot.
