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théâtre

LA FEMME ROMPUE

LA FEMME ROMPUE (2016)
Le texte de La femme rompue est extrait d’un recueil de trois nouvelles, écrit par Simone de Beauvoir en 1967. Elle y dépeint le portrait de trois femmes parvenues à l’âge mûr. Le monologue de La femme rompue est le texte le plus dur des trois. Le ton est acerbe, les mots sont âpres. Josiane Balasko touche là où on ne l’attendait pas.

 

Ecrit à la première personne du singulier sans aucune forme de ponctuation, le monologue laisse entendre toute la haine et la rage déversées sans aucune retenue ni barrage par une femme délaissée.

C’est une partition sublime pour une comédienne ; une actrice rugueuse, qui a du coffre, qui ne minaude pas. La metteuse en scène Hélène Fillières (actrice fétiche du cinéma d’auteur français de ces vingt dernières années) a reçu ce texte comme un coup de poing à l’estomac, y lisant le destin de bien des femmes de notre société contemporaine, dont on méconnaît bien souvent les douleurs, sous prétexte qu’elles ont l’allure solide ou qu’elles préfèrent se taire et continuer à avancer dans cette violente idée d’un bonheur imposé.

Elle a choisi de lui donner vie par le corps et la voix de Josiane Balasko, parce qu’elle retrouve en elle cette femme forte qui cache sa sensibilité derrière une façon de s’exprimer parfois provocante, comme si baisser sa garde pouvait lui être fatal. Un auteur féminin marquant du siècle dernier, une metteuse en scène engagée, une comédienne dans un rôle inattendu : trois femmes oeuvrant à mettre en lumière le destin emblématique de l’une d’entre elles, comme une sorte de femme universelle de ce début de 21e siècle…

Un moment de théâtre bouleversant.

Publié le 21/12/2016