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Glass Museum, le duo tournaisien en concert

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Deux musiciens, amis d’enfance, se croisent à une soirée et décident de faire de la musique ensemble « sans aucune prétention ». C’est le Tremplin Dour festival, qu’ils remportent en 2016, qui met un coup d’accélérateur au duo, désormais baptisé Glass Museum. Depuis, Antoine, le pianiste, et Martin, le batteur, jonglent entre leurs études et les concerts en Belgique et à l’étranger. Un premier album « Deux », sorti en mai, vient couronner ce joli parcours. Le 8 à Mouscron, une scénographie unique composée de miroirs reflètera la fragilité et l’éclat d’une musique qui joue les équilibristes entre « du jazz, des sonorités électro et des dynamiques rock ». Entre deux examens de seconde session, Martin Grégoire, le batteur du groupe, a pris le temps de répondre à nos questions.

 

Sortir : Faisons les présentations. Comment est né Glass Museum, et quel votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Martin : Je connais Antoine, le pianiste, depuis qu'on est tout petits : on était dans la même école en primaire. Nos familles étant potes, on se croisait souvent. On était tous les deux musiciens, dans des projets différents de la région de Tournai. Moi j'avais un groupe qui s'appelait Perils of Penelope, lui jouait dans un groupe de guitare. On se croisait à des festivals, des petits événements scouts de la région, des petits concerts, à une époque où ça bougeait pas mal dans la région de Tournai, il y a environ 10 ans. Entretemps, je suis parti en Angleterre, puis je suis arrivé à Bruxelles. Antoine, lui, est parti faire ses études à Gembloux. C'est une période où on a tous les deux fait un peu moins de musique. Il y a trois ans, on s'est recroisé à la Nuit de l'Archi à Tournai. On a commencé à discuter musique et on s'est rendu compte qu'on avait un peu les mêmes accroches au niveau du style. Lui écoutait pas mal de jazz, moi aussi. On aimait bien la musique électronique. On s'est dit que ce serait une chouette idée de faire de la musique ensemble, mais sans aucune prétention. On voulait juste se voire, glaner, boire une bière, sans projet derrière la tête. Après une ou deux répet' on a commencé à composer de manière plus sérieuse des morceaux. Ça venait assez facilement, on avait pas mal d'inspiration. Il y a deux ans, on a vu une annonce pour le Tremplin Dour Festival, un concours qui permet à un groupe de la fédération Wallonie Bruxelles de jouer à Dour. Ça a été la motivation pour terminer de composer une demie heure de morceaux, qu'on a ensuite pu présenter comme premier concert au Tremplin Dour, qu'on a remporté. On a eu la chance de jouer à Dour notre deuxième concert. À partir de là ça a été assez vite. Ça fait donc deux ans qu'on fait des concerts. On a aussi remporté des prix au Concours Circuit, un concours de la Communauté française. Par la suite, sortie de notre premier album en mai, qui s'appelle « Deux ». Et maintenant on joue aussi à l'étranger : on a joué en Allemagne, on va aller en France, en Suisse.

 

Sortir : Glass Museum est un nom de groupe assez mystérieux. Comment l'avez-vous choisi et quel est sa signification ?

Martin : On cherchait un nom, mais on n'avait pas vraiment d'idée. Au début du projet c'était difficile de cerner l'identité du groupe et de trouver un nom qui soit cohérent avec la musique, surtout qu'on est instrumental. On ne cherchait pas forcément à avoir un nom qui a une signification propre par rapport à la musique. On voulait quelque chose qui sonnait bien, qu'on trouvait esthétique autant à l'écrit qu'à l'écoute. Je suis tombé sur le morceau Glass Museum, d'un groupe américain de Chicago, qui s'appelle Tortoise. Je l'ai proposé à Antoine et sans trop de prise de tête on est parti sur ça, après être passé par des brainstormings et des tas d'idées. Celui-là on l'aimait bien, mais c'était un peu du hasard. Et une fois qu'on a eu le nom, on a remarqué que le verre correspond bien au son du groupe, parce que ça évoque quelque chose de fragile, et en même temps qui peut éclater. Un peu comme nos morceaux, qui peuvent être très calmes, puis partir dans des dynamiques plus fortes.

 

Sortir : Glass Museum sera en concert au Centre culturel de Mouscron le 8 septembre, avant de partir en tournée. Qu'allez-vous proposer au public lorsque vous serez sur scène ?

Martin : Le concert à Mouscron est particulier. C'est une création avec le Centre culturel de Mouscron et un scénographe qui s'appelle Jean-Baptiste De Vooght. Nous étions en résidence dans la salle il y a quelques mois, pour mettre en place une décoration de scène composée de douze panneaux contenant des lattes de miroir. Jean-Baptiste sait gérer tous les mouvements des panneaux pour créer une espèce d'habillage de scène et un concert un peu plus lyrique que d'habitude. On a fait ce spectacle à Bruxelles en mai et au BSF. Ce sera la seule fois qu'on présentera le spectacle en région.

 

Sortir : Comment définissez-vous votre musique ?

Martin : On a toujours eu du mal à mettre un style sur notre musique et on n'y arrive toujours pas. On a plein d'influences différentes et on ne se cantonne pas à une idée. D'une manière générale on essaie de situer ça entre du jazz, des sonorités électro et des dynamiques rock en live. C'est comme ça qu'on le présente. Après on n'a pas de règles. Si on en a envie, on peut partir dans quelque chose de très calme pendant trois minutes. On essaie de sortir des normes et de ce que les gens peuvent entendre dans des choses plus classiques. Voilà : jazz, électronique, qui penche vers le rock, si on devait mettre des mots.

 

Sortir  Votre musique se situe donc à un carrefour entre différents styles, de plus elle est instrumentale. Elle pourrait a priori sembler difficilement accessible pour le plus grand nombre, et pourtant vous avez joué dans des festivals grand public tout l'été, avec un succès grandissant auprès de nombreux spectateurs. Comment l'expliquez-vous ?

Martin ; Notre musique n'est pas à destination des spécialistes. On essaie d'avoir un peu tous les styles de personnes. Ce n'est pas une musique savante. Je pense qu'il y a un côté très cinématographique dans les compositions. On peut très facilement s'imaginer une histoire, un peu comme avec la musique de Yann Tiersen : ce n'est qu'un piano classique, mais c'est très lyrique. Ca créée des émotions chez tout le monde je pense, et des émotions différentes selon les sensibilités de chacun. Cet aspect vient surtout du parcours d'Antoine, qui a fait des années d'académie classique en piano et qui a donc une approche plutôt classique de la compo. Notre musique a tendance à se diriger vers quelque chose de plus cinématographique, et ça c'est un langage universel.

Publié le 07/09/2018 Auteur : Propos recueillis par Aurore de Carbonnières

 

Glass Museum, le 8 septembre à 20h30, 15/12€, Centre culturel de Mouscron, www.centrecultureldemouscron.be 

Et en tournée : toutes les dates sur www.facebook.com/glassmuseum