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Débuts mouvementés pour le Trinkhall Museum

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Avec une ouverture initialement prévue au printemps 2020, le nouveau musée liégeois, ancien MADmusée, a dû affronter la tempête avant de pouvoir rencontrer son public.

 

Au cœur du verdoyant Parc d’Avroy, se dresse un élégant bâtiment moderne opalescent aux lignes courbes. Sur ce même site, s’élevait, au XIXe siècle, un édifice culturel et convivial de verre et d’acier, baptisé Trinkhall. Détruit après la Seconde Guerre mondiale, l’établissement est reconstruit en 1961, pour abriter un dancing et un restaurant, puis abandonné à la fin des années 1970. Parallèlement, un jeune artiste passionné, Luc Boulangé, fonde en 1979 le Créahm, association destinée à développer les formes purement artistiques, et non à but thérapeutique ou occupationnel, liées au handicap mental. Des ateliers de création sont organisés. A la suite d’un appel aux dons, entre 200 et 300 œuvres rejoignent le Créahm et forment le noyau de la future collection. Le temps d’une exposition, l’association investit l’ancien Trinkhall abandonné et finit par s’y installer plus ou moins légalement, jusqu’à ce que la ville lui concède le bâtiment. En 2003, le Musée des Arts Différenciés (MADmusée), propriétaire de plus de 3000 œuvres, naît. Le musée obtient la reconnaissance du Ministère de la Culture cinq ans plus tard.

Commence alors un grand projet de transformation des lieux et de réflexion sur l’identité-même de l’établissement, à commencer par son nom. Ancré dans un lieu inextricablement lié à son histoire, le futur musée reprendra le nom de Trinkhall. Le projet architectural a d’ailleurs conservé la structure de l’ancien bâtiment, l’emballant d’une fine et légère enveloppe de polycarbonate alvéolaire. Bien qu’hautement isolant, ce matériau translucide confère à l’ensemble un aspect fragile et poétique, qui fait parfaitement écho aux collections qu’il abrite. En effet, la fragilité est probablement le seul lien entre ces œuvres hétéroclites, réalisées en atelier par des artistes porteurs de handicap mental. Afin d’échapper à toute stigmatisation de cette riche production artistique, les équipes du Trinkhall Museum ont décidé d’appuyer leur réflexion sur la notion d’ « arts situés », en envisageant l’œuvre dans sa globalité, de sa création à sa réception.

A l’intérieur du musée, aux côtés de deux œuvres majeures, exposées en permanence, Le musée idéal, en forme de galion, d’Alain Meert et la Cabane de Pascal Tassini, les collections sont présentées par roulement. Au rez-de-chaussée, une salle monographique met à l’honneur en ce moment Jean-Michel Wuilbeaux, prolifique peintre valenciennois, créant depuis trente ans au sein de l’atelier de La Pommeraie à Beloeil. A l’étage, le musée consacre sa première saison au thème du visage. Sculptures, peintures, dessins, estampes y questionnent l’identité et ses frontières. Des œuvres de Rembrandt et de James Ensor notamment, un masque de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que des créations contemporaines d’artistes invités dialoguent avec les visages issus des collections.

Après son inauguration manquée en mars 2020, le Trinkhall Museum s’était entrouvert en juin, avant d’ouvrir ses portes en grand à la rentrée… puis de refermer, pour rouvrir en décembre. Depuis, les lieux s’animent peu à peu de visiteurs curieux. L’installation de la terrasse du Trinkhall Café, ainsi que la reprise des visites guidées, à destination du public scolaire et associatif dans un premier temps, laissent entrevoir un avenir radieux.

Publié le 01/07/2021 Auteur : Aurore de Carbonnières

 

Trinkhall Museum, Liège, 0-5€, 00 32 42 22 32 95, info@trinkhall.museum, trinkhall.museum

À tout n’a rien gagner et Visages/Frontières : jusqu’au 30 septembre 2021

 

© Nicolas Atetson


Mots clés : Trinkhall Museum musee Liege