Ceci n'est pas une copie

Copier, une situation finalement courante dans le monde du design. Parmi les objets présentés au CID, on notera ainsi la corbeille à fruits de Josef Hoffmann (années 60), très inspirée de celle de Kolomon Moser (début du 20e siècle), le tabouret d'Alvar Aalto (années 30), copié par IKEA qui le vend en masse ou le fauteuil Eames (années 40) revisité par deux designers de la société Mal dans les années 60 pour en faire un meuble de jardin. Un hommage pas toujours bien perçu par les principaux intéressés : Eames Demetrios, petit-fils de Charles et Ray Eames le formule ainsi de façon ironique : « Je comprends que pour ces designers, cet objet constitue une forme d’hommage ou de flatterie. Cela signifie, je suppose, que si un voleur pénétrait chez eux par effraction et volait une toile de valeur, ils ne seraient pas en colère et se contenteraient de sourire en considérant cet acte comme un compliment à leur bon goût. »

Un aspect que n'élude pas Chris Meplon, le commissaire de l'exposition : « L’idée est aussi d’illustrer de façon large et réaliste ce que vivent les designers et les spécialistes du design en matière de copie. Trois designers internationaux, un fabricant et un juriste expert du copyright expliquent leur point de vue sur la copie au travers d’interviews. ».

Ainsi, si Marnix Smessaert, fondateur et gérant de la société d’éclairage design Dark, est préoccupé par les conséquences économiques de l’épidémie de la copie, le designer anglo-italien Martino Gamper, y voit surtout des opportunités d’échange et de dialogue avec l’histoire.

A la sortie de l'exposition, le visiteur ne sera plus si sûr que copier, c'est si mal finalement...